samedi 14 février 2009

Historique d'Avega

Le génocide des Tutsi du Rwanda perpétré en 1994 a emporté plus d'un million de vies humaines, exterminées atrocement en 100 jours.

L’une des conséquences de ce génocide est le grand nombre de veuves dispersées sur l’ensemble du pays. Si d’après les recensements officiels on dénombre plus de 350.000 rescapés du génocide sur tout le territoire, il est à noter que plus de 80% de ceux-là est constitué de veuves et orphelins. Ces victimes sont devenues chefs de ménage en lieu et place de leurs maris ou parents massacrés. Elles sont sorties de ce drame affamées, fragilisées économiquement, dépourvues d’abris, frappées de traumatismes et, quelquefois, atteintes du VIH/SIDA, suite à des viols utilisés comme arme de génocide. Les femmes ont à leur charge un nombre élevé d’orphelins en bas âge, que ce soit des enfants à elles ou des enfants orphelins de père et de mère recueillis comme cela est la règle par le membre rescapé de la famille. 

C’est pour faire face à cette situation qu’est née en 1995 l’Association des Veuves du Génocide «AVEGA - Agahozo» sur l’initiative d’un groupe de 50 veuves rescapées du génocide qui en sont les membres fondateurs. 

AVEGA a été agréée par arrêté ministériel n°156/05 du 30 Octobre 1995 et compte environ 25.000 membres dispersés sur tout le territoire rwandais. Elles n’ont pas attendu plus longtemps pour se structurer et s’organiser afin de tenter de répondre à leurs besoins propres. AVEGA est pour ses membres : 

1.     Un instrument de lutte contre les intentions génocidaires dont la cruauté se faisait encore sentir

2.      Un moyen d’essayer de faire face aux conséquences du génocide les plus immédiates

3.     Elle leur sert aussi de famille où se rencontrer pour partager leur douleur, pleurer, et discuter entre elles. 

Leur but était de tenter de venir en aide aux milliers de veuves et d’orphelins, en vue d’alléger leurs souffrances et les aider à accepter leur situation.  Par après, leur mission a été de favoriser l’intégration de la veuve du génocide dans la société rwandaise. Mais surtout, elles étaient engagées à perpétuer à jamais la mémoire des leurs et lutter pour un «plus jamais ça » inconditionnel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire